L'accessibilité numérique et le NoCode
T’es-tu déjà demandé comment rendre ton site ou ton application en ligne plus inclusif ?
L’accessibilité numérique est un chemin vers l’inclusion digitale. Elle garantit à tous les usagers un accès identique à ton produit ou à ton service digital. Quand on sait que les personnes en situation de handicap représentent 12 millions d’individus en France (source DesignGouv), il convient de se pencher sur le sujet. Ce concept est depuis 2012, appuyé par une loi qui encadre les pratiques de développement afin de rendre accessibles et conformes les sites web dans le secteur public.
Qu’est-ce que l’accessibilité numérique ?
L'accessibilité numérique encore appelée accessibilité web ou l’“a11é” est une pratique essentielle qui permet de rendre les expériences numériques (site web, applications, ou autres) accessibles et utilisables par tous.
a11é c’est l’abréviation de “accessibilité”, le 11 représentant les 11 lettres entre le a et le é. En anglais, on parle de a11y pour “accessibility”.
Elle vise à éliminer les barrières qui pourraient empêcher les personnes en situation de handicap de profiter pleinement des ressources et services disponibles en ligne.
Cette approche inclusive se base sur les normes établies par le W3C (World Wide Web Consortium qui définit les standards liés au web) ainsi que par des ergonomes.
Importance et enjeux de l‘accessibilité
Dans un monde de plus en plus digitalisé, l’accessibilité endosse une importance capitale. Elle garantit l’égalité d’accès à l’information, aux opportunités économiques et à la participation de la vie en ligne. Elle permet de respecter les droits fondamentaux de chaque individu. Ne pas rendre son site web ou son application accessible, c’est priver des personnes en situation de handicap de ces droits mais aussi se priver d’opportunités pour faire croître son entreprise.
Il existe toutefois un long chemin à faire, de nombreux défis subsistent encore tels que l’ignorance, les coûts, la complexité technique, l’évolution rapide de la technologie et des normes. Il convient de les surmonter afin de concevoir les produits digitaux de manière inclusive. Comment faire alors ? 🧐
Les 4 grands principes de l’accessibilité
Pour atteindre les objectifs, les webdesigners doivent tenir compte de nombreux aspects, allant des choix de couleurs à l'architecture de l'information par la validation de certaines normes. Il existe 4 grands principes définis par le Web Content Accessibility Guidelines (WCAG) qui permettent de valider des niveaux d’accessibilité.
- Niveau A : niveau d’accessibilité minimal
- Niveau AA (double A) : niveau d’accessibilité amélioré
- Niveau AAA (triple A) : niveau d’accessibilité adapté à certains contextes.
Voici les 4 principes fondamentaux expliqués.
Principe n°1 : Un contenu perceptible
Ce principe concerne la capacité à rendre le contenu et les informations de ton site web ou de ton application perceptible pour tous les utilisateurs quel que soit leur handicap sensoriel. On retrouve :
Les alternatives textuelles pour les éléments non textuels
On va chercher à présenter le contenu sous une autre forme, par exemple : de grands caractères, de l’audiodescription, un langage simplifié, de la transcription en braille ou encore la fameuse balise ALT bien connue en pratique SEO.
Les alternatives aux médias temporels (vidéo, audio)
Ici on essaiera plutôt de rendre visible le son avec par exemple, de la transcription textuelle, du sous-titrage automatique, de la traduction en langage des signes.
Des contrastes visuels appropriés
Ils permettent une meilleure perception visuelle et auditive. Par exemple un texte foncé sur un fond clair.
Un contenu structuré de manière logique
Pour faciliter la navigation sans perte d’information.
Principe n°2 : Une interface opérationnelle
L’interface de ton site web ou de ton application doit garantir que tes utilisateurs puissent interagir facilement avec le contenu et les fonctionnalités quelles que soient leurs capacités.
Être accessible via le clavier
Tes fonctionnalités doivent être accessibles via le clavier seulement.
Laisser du temps à disposition
Tes utilisateurs doivent avoir suffisamment de temps pour accomplir leurs tâches sans être pressés. Par exemple, on peut bannir les scrolls automatiques.
Éviter les contenus sujets à provoquer des crises épileptiques
De type, animations à flash, effets stroboscopiques.
Faciliter la navigation
On peut ajouter des éléments de navigation pour aider les utilisateurs à s’orienter, trouver le contenu et se situer sur le site. Par exemple, hiérarchie des titres, fil d’Ariane, etc.
Principe n°3 : Une interface compréhensible
Ce principe se concentre sur la clarté et la simplicité du contenu et des informations. Les utilisateurs doivent pouvoir comprendre la structure de la page, la signification des mots ainsi que le fonctionnement des boutons et formulaires. Et ce, de manière universelle.
Un contenu lisible
L’objectif est de permettre une bonne compréhension des informations données grâce à des abréviations ou du jargon explicités par exemple, ou encore l’utilisation d’icônes ou de symboles.
Des pages prévisibles
Cela signifie que dès la conception, on doit penser à ce que les pages apparaissent et fonctionnent de manière prévisible pour l’utilisateur. D’où l’importance de la hiérarchie de l’information qui se concentre sur l’apparition des éléments les uns à la suite des autres dans un ordre logique.
Aide sur les messages d’erreurs
Accompagner les utilisateurs pour éviter les erreurs de saisie ou le cas échéant, pour les corriger. Par exemple, on peut clarifier les messages d’erreurs et pousser les aides contextuelles grâce à la microcopie.
Principe n°4 : Un contenu robuste
Cette robustesse assure que le contenu reste accessible dans différents environnements, y compris avec l’aide des technologies d’assistances et de navigation. Le choix de l’outil et de la technologie a aussi son importance puisqu’il faut s’assurer qu’ils demeurent conformes aux normes et aux spécifications actuelles, tout en pensant à leur évolution prochaine.
Ces quatre principes forment une base adaptée pour créer un environnement inclusif et accessible.
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Les bonnes pratiques pour construire l’accessibilité
L’accessibilité numérique reste un objectif atteignable. Il existe de nombreuses solutions et de bonnes pratiques pour rendre un site web ou une application en ligne plus inclusifs.
L'art du contraste
Au premier abord, la palette de couleurs joue un rôle fondamental. Il est impératif d'utiliser des contrastes qui fonctionnent entre le texte et son arrière-plan, une pratique qui favorise une lisibilité optimale. Ce choix s'avère crucial pour les individus souffrant de déficiences visuelles, tel que le daltonisme. Des outils en ligne, conçus spécifiquement à cette fin, sont disponibles pour vérifier la conformité aux normes d'accessibilité :
- Calcul de l’APCA (Algorithme de Contraste Perceptif Accessible)
- Vérification selon les normes WCAG
Ce nouvel algorithme a été introduit par la norme WCAG3 et considère le contraste perçu de la luminance relative, soit la mesure de la différence de luminosité entre deux couleurs.
L'élégance lisible
Dans le domaine typographique, l'accent est mis sur la sélection de polices de caractères lisibles et adaptables. L'usage de polices excessivement excentriques ou ornementales est à éviter pour un texte dit “à lire”. La taille du texte doit permettre une lisibilité sans recourir au zoom, tout en offrant aux utilisateurs la possibilité de personnaliser la taille de la police à leur convenance.
L’organisation stratégique
L'architecture de l'information s'impose ensuite comme une composante essentielle.
Comment agencer ces typographies, couleurs et composants entre eux ?
L'usage judicieux des en-têtes pour structurer le contenu facilite la navigation et aide les lecteurs d'écran à appréhender la hiérarchie de la page, garantissant une expérience cohérente.
La vigilance se porte sur la définition des éléments les plus importants pour les mettre en avant quitte à taire les éléments les moins importants.
Voir et entendre pour tous
Lorsqu'il s'agit d'intégrer des éléments multimédias, tels que des vidéos, une inclusion véritable est requise. L’important c’est qu'elles soient sous-titrées ou accompagnées d'une description audio pour permettre aux individus sourds ou malentendants d’avoir accès au contenu. Les contrôles de lecture/pause doivent également être accessibles par plusieurs biais.
L’évaluation permanente
Pour maintenir un haut niveau d'accessibilité, il est indispensable de soumettre régulièrement ton site web à des tests, notamment en utilisant des outils d'accessibilité et en sollicitant des utilisateurs aux besoins diversifiés. Ce processus permet de détecter et de corriger de manière efficace, toute problématique d'accessibilité.
En revanche, il s’agit d’un processus gourmand en argent et en temps. Pour fluidifier cet aspect, tu peux mettre en place une “check-list accessibilité” définie en fonction des besoins de tes services et de tes utilisateurs.
Rester fonctionnel dans la perception
Il est impératif de prévoir des étiquettes explicites pour les formulaires et de garantir une navigation aisée au clavier. L’objectif étant de rendre les éléments interactifs, tels que les boutons et les formulaires, accessibles aux personnes ayant des déficiences motrices ou cognitives.
Accessibilité et NoCode, ça se passe comment ?
À ce jour, certains outils NoCode poursuivent leur implication dans l’accessibilité. Webflow, par exemple, a créé une “accessibility checklist” mise à disposition gratuitement pour les développeurs. Basée sur la norme WCAG, cette liste aide à comprendre comment mieux implémenter les solutions d’accessibilité en utilisant les technologies NoCode et LowCode.
L'accessibility checklist de Webflow
Les interfaces des outils NoCode basées sur les standards du web simplifient la création d'éléments accessibles. Les fonctions de glisser-déposer permettent aux développeurs de gagner un temps précieux qui peut être réinjecté dans l’élaboration en amont, de maquettes qui poussent l’accessibilité.
À travers certains outils, le NoCode permet une grande personnalisation des éléments d'interface, des styles visuels et des interactions pour répondre aux besoins spécifiques de divers utilisateurs.
Néanmoins, il est essentiel de rappeler que, peu importe la technologie utilisée, une compréhension des principes d'accessibilité reste importante pour garantir que le contenu créé soit véritablement accessible à tous.
En conclusion, nous pouvons dire que l’accessibilité numérique est bien plus qu’une simple notion technique. Elle est le pilier fondamental de l’inclusion digitale qui impacte de façon positive la vie de millions de personnes. Les quatre piliers essentiels de l’accessibilité (perception, utilisation, compréhension et robustesse) servent de socle à la création d’un site web ou d’une application véritablement inclusif. Si la loi encadre aujourd’hui les sites du secteur public, on peut aisément imaginer que dans un futur proche, le secteur privé soit lui aussi impacté. Dans tous les cas, relever les défis liés à l’accessibilité mène toute entreprise sur un chemin plus vertueux, vers une société numérique plus juste.
Si tu souhaites développer ton produit en NoCode et être inclusif, mieux vaut penser l’accessibilité de ton site ou de ton app dès l’élaboration des maquettes. On en discute si tu veux. 😀